jeudi 5 juillet 2012

Une escapade à Bornéo

Il y a quelques jours, j'ai envoyé ma candidature pour une mission de rédaction dans le domaine du tourisme. Il fallait envoyer quelques extraits de travaux. Là, je me suis lâchée, et j'ai écrit l'article suivant , que je recycle avec joie dans mon blog. Comme ça, vous saurez qu'en juin je suis passée à Bornéo.





Bornéo... le nom seul évoque l'aventure et la découverte. La jungle impénétrable, les tribus isolées, les animaux sauvages, les treks qui n'en finissent plus... Autant d'éléments qu'on peut trouver avec un portefeuille rempli et un peu de temps devant soi. Et si on n'a que quelques jours ? Pourquoi ne pas se diriger vers Sarrawak, un état de la partie malaisienne de Bornéo, et se concocter un séjour bon marché où visites citadines côtoieraient découverte de la nature ? Mode d'emploi.

Kuching, indolente capitale
Avec son large fleuve qui la parcourt lentement, ses cafés à l'ambiance détendue et son quartier chinois plus calme que la moyenne, Kuching prend le temps de vivre. Quelques pistes pour se mettre dans le bain:

Coup d'oeil à Fort Margherita. Empruntez un bateau-taxi depuis le centre ville pour rejoindre la rive d'en face. Arpentez les ruelles piétonnes et répondez aux salut des enfants curieux avant d'arriver au fort construit par les Rajahs Blancs au XIXème siècle. Admirez la vue sur la ville depuis les petits remparts.

Quelques heures au musée. La ville regorge de musées de toutes tailles : il y a même un musée des chats, parce que Kuching signifie chat en malais. Mais si vous devez faire un choix, dirigez-vous sans hésiter vers le musée ethnographique, qui vous fera découvrir la richesse culturelle des tribus de Bornéo. On peut notamment y voir des reconstitutions de maisons traditionnelles et chaque objet est une œuvre d'art.

Dégustation de Sarrawak laksa. Choisissez un petit restaurant ou un café et testez la version locale du laksa, classique de la cuisine malaisienne. Les parfums de citron vert, de curry et de tamarin de cette soupe mettront vos papilles en émoi.

Promenade le long du fleuve au coucher du soleil. Profitez des jolies couleurs du soir et, comme les locaux, sirotez une boisson au citron vert ou grignotez un morceau de poulet frit en longeant les berges aménagées.

Le Parc National de Bako

Difficile de faire plus accessible que ce petit parc national. 50 minutes de bus et 20 minutes de bateau, et déjà vous êtes au cœur de la forêt vierge. Pensez à trouver des compagnons de bateau en arrivant : le tarif est par bateau et non par personne.

Les animaux sauvages arpentent les alentours du QG, où les visiteurs peuvent prendre des informations, se restaurer, et passer quelques nuits. Devinez les timides nasiques dans les arbres (mais oui, vous savez, ces singes qu'on voit dans Tintin et qui ressemblent à Rastapopoulos!), observez de près les langurs argentés qui grignotent des feuilles en famille à longueur de journée, amusez-vous des manières dans sangliers à barbe et méfiez-vous des macaques qui n'aiment pas être dérangés et peuvent en vouloir à votre goûter !

De nombreux sentiers de randonnée très bien indiqués parcourent le parc. Certains mènent à des plages, d'autres à des points de vue et souvent le spectacle se trouve en chemin, avec la jungle luxuriante et ses plantes carnivores, ou encore les plateaux sablonneux où les arbres se raréfient, donnant une vue à (presque) 360°. Très pratique et rassurant, un registre des randonnées permet aux visiteurs de signaler où il se rend, en cas de pépin.


Si Bako peut faire l'objet d'une excursion à la journée, c'est encore mieux d'y passer 2 ou 3 nuits, pour prendre le temps de respirer, d'être surpris par les animaux et de flâner sur les sentiers. Plusieurs types d'hébergements sont disponibles, des dortoirs partagés aux maisons familiales.

Informations pratiques :
S'y rendre : vols directs vers Kuching depuis plusieurs villes malaisiennes et Singapour. Vols low cost avec Air Asia.
Où dormir à Kuching : B&B Inn, chambres simples et propres, espaces communs très pratiques (cuisine équipée, terrasse sur le toit). Dble ventilateur et sdb partagée, 35 RM, dble avec sdb privée et AC, 60 RM.
Bako National Park : www.sarawakforestry.com/htm/snp-np-bako.html Réservation d'hébergement en ligne possible

mardi 27 mars 2012

Roti: la crêpe de l'Asie

En croquant dans la pâte brûlante, suintant le beurre, l’huile et le lait condensé, j’eus une pensée émue pour mon copain Nicolas qui, pendant nos années étudiantes et désargentées, avait inventé les pâtes aux trois graisses qui permettaient de traverser les hivers les plus rigoureux. J’avais trouvé leur équivalent thaï, avec en bonus des trombes de sucre. J’avais fait une découverte fatale.

Quand on entre « roti » dans un moteur de recherche, on tombe bien sûr sur un certain nombre de recettes de poulet ou de porc au four. On tombe aussi sur une longue page Wikipédia en anglais sur son homonyme, la crêpe de l’Asie. Mais qu’on ne s’attende pas non plus à une définition : le roti est un objet culinaire à l’apparence et au goût variables. Nous voilà bien avancés. C’est un peu comme si toute l’Europe faisait des crêpes bretonnes, chaque pays y allant de sa subtile variation, certains ignorant la distinction crêpe / galette que d’autres s’efforceraient de faire reconnaître. Bref, le roti est certainement d’origine indienne, on le trouve dans tout le sous-continent indien et l’Asie du Sud-Est, ainsi que dans des pays d’immigration asiatique, le tout dans une variété de recettes et de noms différents.

Moi, je me souviens d’une première rencontre avec le « paratha », variante légèrement feuilletée fourrée à la pomme de terre et aux légumes relevés de curry, sur la plage de Trou-aux-Biches à l’Ile Maurice. J’ai aussi été marquée par les rotis remplis de « butter chicken » à emporter que nous engloutissions les lendemains de fête, au marché du samedi à Wellington, en Nouvelle Zélande. Mais, comme dirait mon père qui ne badine pas avec les goûters, « les crêpes, c’est sucré ». Et là, la Thaïlande tient le haut du pavé. Le Royaume a en effet développé l’art du roti sucré.

Pour trouver un roti dans une ville thaïe, il suffit d’arpenter les rues. De la fin d’après-midi jusqu’à tard dans la nuit, des marchands ambulants les préparent à la demande. Ils sont souvent musulmans (ce qu’on repère aux vendeuses voilées, aux laborieuses barbiches des vendeurs et, parfois, aux croissants ornant les devantures) signe, sans doute, que le roti a été introduit en Thaïlande par le Sud, où se concentre la population musulmane du pays. Les parfums proposés sont variés, allant du classique et copieux œuf-banane (avec un petit filet de lait concentré pour adoucir le tout) au Nutella beaucoup plus cher et introduit pour le bien-être du touriste en manque de pâte à tartiner, en passant par l’élégant miel.

La carriole des marchands de rotis est en fait une cuisine ambulante, vers laquelle on est attiré par une très caractéristique odeur de graisse chaude, qui arrive même à couvrir celle des pots d’échappement. Après s’être saisi d’une boule de pâte, les marchands l’étirent avec dextérité, la plient plusieurs fois et l’étirent 3 ou 4 autres fois pour faire bonne mesure, jusqu’à ce qu’ils obtiennent un rectangle d’environ 15 sur 20 centimètres pour un roti non fourré. Celui-ci se retrouve posé sur l’huile bouillante qui garnit un sorte de wok sans manche ni poignée, incorporé au plan de travail, huile à laquelle est bientôt ajoutée une généreuse noix de beurre ou de margarine. Retourné régulièrement, le roti est bientôt doré de part et d’autre et peut donc être épongé avec un papier alimentaire, découpé en carrés de la taille d’une bouchée et recouvert de la garniture choisie (lait condensé, chocolat, etc.) Le roti fourré est quant lui étiré en un rectangle beaucoup plus grand dans lequel sont glissés (par exemple) une œuf battu et des tranches de banane avant que les quatre cotés ne soient refermés et que le roti n’aille cuire comme son équivalent non fourré.


Servi avec un petit pic dans une assiette plate en polystyrène, le roti peut être dégusté en déambulant et permet ainsi au visiteur curieux de continuer son exploration de la ville thaïe. Est-il utile de préciser que je suis souvent tentée d’en acheter ? Et que parfois je cède à la tentation ?

Julia

lundi 5 mars 2012

Of Wild Foods

Copyright: Wildfoods Festival

The other day, I had cricket stew for dinner. Well, I like to think it was cricket, but it could have been cockroach – strangely, I feel better about eating poor Jiminy than his garbage-rummaging cousins. I must admit that this has nothing to do with courage or open-mindedness on my behalf. It was a mere mistake. But all in all I handled it quite well. When it suddenly dawned on me that this strange, extremely crunchy meat could not be chunks of crispy pork fat, I understood – with nothing less than consternation – that the only other possibilities were the many kinds of grilled insects that are considered as a lovely snack in Northern Thailand. Yet I kept calm and carried on, even swallowing my mouthful.

I must say that the sauce was extremely tasty. Slightly spicy, with softly cooked onions and one of those complex Thai curry pastes. That’s what lured me into buying the dish without inquiring about its contents. That’s also what helped me eat quite a few spoonfuls of rice after my “discovery” before discreetly throwing my plate away in a back alley (thankfully, it was a takeaway).

The infamous cricket stew

A few hours later, while I was trying to keep my mind away from whether this little thing stuck between my back teeth was an antenna or a wing, I suddenly realised that this was not my first experience eating food that is beyond my cultural barrier – to put it mildly. Last year, I had a chocolate truffle with a crystalized worm inside. Why would I do such a thing? Because I was in that kind of mood. A kind of mood that only comes with specific, extraordinary, WILD events. I had that delicacy last year in one of the world’s weird food summits: the Wildfoods Festival, in Hokitika, New Zealand. Lucky me, the 2012 edition is next weekend, so the timing is perfect to tell you about this experience.

Hokitika is a sleepy seaside town on the West Coast, in New Zealand’s South Island. It’s lovely name means “place of return” in Maōri because, the area being very rich in pounamu – a green stone highly prized in Maōri culture – people did go on long expeditions to get there year after year, decade after decade, century after century. Nowadays, though, tourists come and few of them return. The guided tours on pounamu are far from being fascinating, the local museum is charming but small and the colourful and poetic sunset only happens once a day. Every year, though, the town suddenly wakes up and takes in 10,000 to 15,000 new inhabitants (three to five times its population) for a weekend. Accommodation gets full, people rent out their gardens to campers, visitors go and find a backpacker’s or a hotel 50 kilometres away in Greymouth, and an incredible party wave floods the place for a couple of days.

Copyright: Wildfoods Festival

When you come to think of it, the word “wild” can mean quite a few different things: and that’s exactly what you can find at the Wildfoods Festival. For instance, it was at that event that I came to my final conclusions regarding Kiwis and alcohol: a) They are able to swallow very large amounts of alcoholic beverages; b) It seldom makes them aggressive; c) It does tend to make them stupider than usual. I saw a young man break his ankles when jumping barefoot from a roof on concrete. I saw people playfully tackling others by surprise just to hug them (and giving them a few bruises at the same time).

It was also there, as you now know, that I had my first encounter with foods that are beyond my French eating habits*. I did cheat a bit in choosing a chocolate truffle that completely camouflaged the worm that was hidden somewhere inside and carefully avoided the stallion semen, fried or raw huhu grubs and “mountain oysters” (sheep testicles) that were on offer.

My focus was mainly on foods that come from the wild but are plainly delicious. Having been hosted by a few Kiwi families through the HelpX network – especially on the West Coast where I spent over 3 weeks last year, the gourmet wild food on offer was no surprise to me. The West Coast is one of the most isolated areas in New Zealand; game, fish, seafood and other produce offered by nature are widely available there. I was all the more excited to have “one more whitebait patty”, to loose myself in huge fresh berry doughnuts, to dip venison sausages in home-made sauce and salivate over wild pork. I didn’t go for the paua** because I had been showed the very specific way to prepare it and did not trust sellers with that after a very bad experience at a fish and chips.

Basically, you come to the Wildfoods Festival to eat lovely food, drink good beer and wine (as far as I was concerned I had more rhubarb lemonade than beer, because I was the driver!) and try one or two things you would definitely not eat in your daily life. But you also come there to party. A variety of concerts are on offer all day long, so there is bound to be at least one or two to suit your tastes. There are also additional concerts on Friday and Saturday nights, but with just “normal” food on offer. Like many Kiwi events, the festival has also become a place to come with a costume, preferably a group or couple costume. As a consequence, there is great people-watching to be done – an activity that admittedly goes very well with sitting on the grass and eating!

At the end of the day, costumes are a bit less fresh, hats are slightly tilted. Shorts and dresses are a stretched on the belly area. A huge crowd strolls out of the square – some will be back in a few hours for the Saturday night dance, others are going back to their tents, while many go to the pub. Maybe a few even go and sit on the beach, despite the sandflies, to wait for sunset. For a few hours they have experienced fantastic food, an immensely friendly atmosphere, a great deal of sunshine***, good music and for some the “culinary” experience of a lifetime! As I walked back to the car, little did I know that a year later I would be in Thailand, eating crickets by mistake, and remembering that day I ate chocolate with a worm inside.

Julia

* I must admit that I am being totally weird about this, because I have no major issue about eating snails: once again, cultural barriers!

** Paua, or abalone, is a huge shellfish that is eaten whole (it then looks like a small steak) or minced. It’s delicious when well prepared and awful when not.

*** Well, in 2011 they did, I can’t promise anything about 2012, this is the West Coast!


Official site: www.wildfoods.co.nz

Date: 10 March 2012

Venue: Cass Square, Hokitika

Time: Gates open at 10am, with the festival closing at 5pm

Tickets: Tickets are $37 from Ticketdirect outlets, or $39 at www.ticketdirect.co.nz

Further Festivities: There are concerts on Friday and Saturday nights – tickets are $10 each.

mardi 28 février 2012

The Tiny Lung

Bangkok is a city with 7 million inhabitants, best known for its busy streets, its supernatural traffic jams, its walkways bustling with street vendors, its supermodern skyscrapers and its crazy nightlife. All of which are not clichés. Or at least they are clichés, but nevertheless completely true. Bangkok is a concrete jungle.

When tourists get overwhelmed by the noise, the pollution and the heat, it’s generally time for them to head for a river cruise along the Chao Praya, or to have a taste of Buddhist peacefulness in one of the city’s numerous and beautiful temples. When Thais want to escape, they often head for Lumphini Park.

Named after the Buddha’s birthplace in Nepal, it was the first public park in Thailand, donated by King Rama VI in the 1920s. In a city where there is 0.4 square meters of public parkland per inhabitant (one of the lowest figures in the world, compared for example with London’s 30.4 sqm or Melbourne’s 60 sqm), Lumphini Park is like a tiny lung where everyone goes for a short breath of fresh(er) air.

Lumphini Park is beautiful. Its well-maintained grass areas contrast with the lushness of its tropical trees and flowers. Ornate pavilions are artfully placed along its lanes and by the water. Two large lakes welcome fish, turtles and huge lizards, providing a tropical alternative to “feeding the ducks”.

Benches are galore, and often strategically placed in the shade of trees. They offer the best spots to observe how the park is alive with activities and yet peaceful. Schoolgirls in uniform and tourists paddle their way around the lake in swan or duck-shaped boats. Men of all ages lift weights together in the shaded open-air gym, their shiny arms and torsos contrasting with the general Thai modesty. Couples play chess or look at the surrounding skyline while talking. Teenagers find farangs to speak English and take picture with. At the end of the day, young men jog along the pathways, overcoming old ladies walking swiftly while groups of red-cheeked international school children leave the park with their gym teacher. Young adults play a game of football or trakraw, a popular south-east asian ball game favouring acrobatic moves.

At 6 PM, everything stops. A song in honour of the King booms through the speakers. All stand up in stillness for a few minutes then resume their activities as if nothing had interrupted them in the first place. The fast but peaceful pace of the park starts again, a daily-life manifesto of the Thai sense of balance: healthy habits, sense of etiquette and – above all – sanuk, the Thai way of injecting fun in everyday life.

Julia

Location: Rama IV Rd

How to get there:

  • BTS skytrain: Sala Daeng station
  • MRT metro: Lumphini or Si Lom station

Opening hours: 4.30 AM to 9 PM


dimanche 19 février 2012

Flora-land


Royal Flora, c’est l’exposition horticole internationale qui se tient à Chiang Mai en ce moment. Reportée en raison des graves inondations qui ont touché la Thaïlande l’année dernière, la manifestation a ouvert ses portes en décembre 2011 et prendra fin la 14 mars 2012. Tout le pays y est attendu : car bien qu’international, l’événement est avant tout orienté vers les Thaïs.

Le poids et la vocation politique d’une telle manifestation sont certainement énormes, mais je ne me risquerai pas à m’y pencher, ma connaissance de la culture politique thaïe étant clairement insuffisante. Je me contenterai de remarquer qu’en ce contexte post-catastrophe naturelle, une telle manifestation de la résilience de la société thaïe est la bienvenue.

C’est un samedi où le soleil perçait vicieusement derrière les nuages que j’ai choisi pour me joindre aux masses de Thaïs affluant de tout le pays et aux quelques autres touristes étrangers qui avaient trouvé les informations pratiques pour faire le déplacement. J’ai passé huit heures à Royal Flora… et je n’en ai pas fait le tour ! Peut-être aurais-je été plus efficace en empruntant une des navettes payantes faisant un circuit dans le parc, et je suppose donc qu’en s’organisant bien on peut faire tout le parc en une journée.

Si Royal Flora était une plante, ce serait une plante hybride. Un hybride entre Disneyland, la Cité des Sciences, un jardin botanique et une exposition universelle. Rien que ça. L’entertainment, le mignon, le grandiose se côtoient. Très asiatique en somme.

De nombreux espaces thématiques parsèment le parc. J’ai adoré celui consacré aux orchidées : outre les deux jardins rafraîchissants, il y a un bâtiment avec des salles d’exposition particulièrement bien faites, ainsi qu’un espace présentant les plantes en compétition pour les concours d’orchidées et (pour le côté kawaï) un « zoo des orchidées » qui présente les variétés qui sont associées à des animaux (l’orchidée-scorpion, l’orchidée-gibbon, etc.) Très chouette aussi, l’espace consacré aux insectes, avec une partie musée et un jardin clos avec de nombreux insectes et notamment des papillons. Moins fréquenté, un peu déroutant avec ses explications uniquement en thaï, mais très intéressant et aéré, le jardin du caoutchouc occupe un grand espace derrière le pavillon royal.

Beaucoup de pays ont également leur jardin-stand, certains étant plus réussis que d’autres. Ils proposent généralement un décor « typique » du pays, un échantillonnage plus ou moins étendu de sa flore, parfois un magasin d’artisanat ou quelques produits alimentaires et, surtout pour les pays asiatiques, un ou deux figurants en costume traditionnel, pour que les visiteurs puissent poser à leurs côtés. La France n’était pas présente, mais fort heureusement mon pays natal, le Maroc, figurait en bonne place !

Pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué, le nom même de l’exposition évoque la famille royale. Ceux qui connaissent le Thaïlande savent l’affection que portent les Thaï à leur famille royale, réputée pour ses actions caritatives et en faveur du développement. Le pavillon royal, bâtiment grandiose qui domine le parc, présente une hagiographie du roi et de son épouse, notamment avec des fresques murales qui rappellent par la forme celles consacrées à la vie de Bouddha ou encore le chemin de croix des églises catholiques. Beaucoup de stands et jardins mettent aussi en avant le rôle de la famille royale dans le développement de filières agricoles. À commencer par les Projets Royaux, fondation initiée par le roi dont le but est de venir en aide aux tribus des montagnes du Nord en mettant en place des cultures proposant une alternative à l’opium et en développant des techniques d’exploitation durables (contrairement à la culture sur brûlis traditionnelle).

La nuit tombée, trêve d’éducatif, place aux spectacles : un son et lumière fait d’allégories environnementales sur le lac, puis une parade illuminée et un jardin de nuit, avec lumières et plantes odorantes. Comment ne pas penser à Disneyland ? Pour ceux qui douteraient encore, j’aimerais présenter les mascottes de Royal Flora, peluches sur pattes qui représentent l’eau, l’air, le soleil, la terre et les plantes ! Inutile de dire qu’elles arpentent le parc sans relâche et sont représentées sous toutes les formes imaginables à travers les expositions.

À la fin d’une journée bien remplie, les groupes de bénéficiaires d’associations caritatives rejoignent leurs cars, les familles s’en vont dormir chez leur oncle de Chiang Mai avant de regagner leur province le lendemain, les navettes vers la ville se remplissent tranquillement. Les corps sont fatigués, les têtes sont remplies d’images et, contrairement à ce qui se voit en Europe et ailleurs, peu de gadgets ont été achetés, sans doute parce que la fête attire beaucoup de Thaïs de classes populaires : les souvenirs resteront dans les têtes.

Julia

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Informations pratiques :

Entrée : 200 bahts pour les adultes, 100 bahts pour les enfants. « Package » vendu à l’entrée comprenant un tour de grande roue : 280 euros pour un adulte (le tour de grande roue coûtant 120 bahts.)

Horaires : 9h-21h en semaine, 9h-22h le week-end et les jours fériés. Spectacles et illuminations entre 19h et 20h30 tous les jours.

S’y rendre : Chiang Mai est accessible du reste du pays en bus, train et avion et l’aéroport accueille un certain nombre de vols internationaux. Des navettes gratuites pour Royal Flora partent très régulièrement du siège du gouvernement de la province et de la gare ferroviaire (plus centrale) et relient le parc en moins d’une demi-heure.

Restauration : À la différence des parcs d’attraction, on trouve à Royal Flora de quoi se restaurer et se rafraîchir quel que soit son budget. Un café glacé vous coûtera entre 30 bahts et 95 bahts, par exemple.

Site officiel : http://www.royalflora2011.com/2011_en/